A propos de la libération de Saint-Nicolas-du-Chardonnet
Comme dans toute révolution, celle-ci ne fonctionne que si les élites et le peuple sont suffisamment décadents pour l’accepter. Les contre-révolutions victorieuses, comme en Allemagne, en Hongrie, en Finlande, en Espagne, l’ont été parce que le peuple a su générer les anticorps. La force de l’idéologie « démocratique », qu’elle soit de nature libérale ou socialiste, c’est de proposer la solution de facilité qui avilit l’homme. Cependant, vermis in fructu, la République se condamne à terme : certes, elle espère régner sur une masse qu’elle maintient dans l’obscurantisme et dans la fange des bas instincts, mais comme elle n’est ni universelle, ni omnipotente, il y aura toujours à ses portes ou en son sein des masses de peuples barbares, métèques (au sens grec des termes) plus dynamiques, plus jeunes et donc, selon les théories de polémologie de Gaston Bouthoul, plus guerrières. A terme, elles conquièrent les civilisés décadents, pillent leur nation, bâtissent la leur, s’embourgeoisent, deviennent à leur tour décadentes, perpétuant le cycle. Parfois même, la partie saine des civilisés, du moins la moins contaminée, se détache : Byzance a ainsi survécu à Rome pendant un millénaire. Le plus réjouissant dans cette affaire est que nous avons été rejetés par la République et que, mutans mutandis, les ostracisés sont devenus métèques, donc aussi étrangers que les barbares, moitié Byzance, moitié Germains. A nous métèques de faire comprendre aux barbares que 20 % de la population de ce qui fut notre pays est sous notre protection et constitue le socle de notre future patrie, donc noli me tangere. Les 80 % restants ? Dieu, dans sa Justice, décidera de leur sort. En ce qui me concerne, il m’indiffère totalement. Bien évidemment, la voix du sang étant ce qu’elle est, si des « Gaulois » qui ont été un jour mes compatriotes frappaient à la porte de notre état en quête de protection, celle-ci s’ouvrirait. Charité chrétienne oblige. Simplement, il leur sera demandé d’accepter nos règles de fonctionnement sociétal car sinon, nous serions contraints de dire comme le Christ : « Qui êtes-vous, en vérité je ne vous connais pas… »
En ce 27 février 1977, dimanche de Carême, les catholiques de Paris s’étaient rassemblés exceptionnellement à la Mutualité au lieu de l’habituelle salle Wagram. Voilà à quoi en étaient réduits les partisans de la Vraie Messe : contraints, comme dans un régime soviétique, à organiser des messes dans une salle de bal aménagée à la hâte entre deux combats de boxe, après le « bal du samedi soir ». Mais quand les fidèles arrivèrent devant la bâtisse de la rue Saint-Victor, des prêtres en soutane les invitèrent à se rendre à l’église voisine de Saint-Nicolas-du-Chardonnet et d’attendre. Une cérémonie conciliaire s’y déroulait justement… Pourquoi avoir choisi cette église ? Tout simplement parce que l’un des piliers de la Tradition, l’abbé Séralda, y avait été vicaire, connaissait les lieux, et savait que le dimanche, la secte conciliaire rassemblait les jours les plus fastes jusqu’à 40 fidèles… De plus, elle allait être bientôt désaffectée. Le servant de la cérémonie conciliaire était doublement surpris : l’église était pleine et le panier de la quête vide. Soudain, dès son office terminé, une procession entre dans l’Eglise, menée par Mgr Ducaud-Bourget et les abbés de Fommervault, Emmanuelli, Juan, Coache et Séralda qui célèbrent immédiatement la Sainte Messe. A la fin de la dernière bénédiction, l’abbé Coache monta en chaire et lança cette phrase de huit mots : « Maintenant que nous y sommes, nous y restons !!! ».
Le pouvoir et les offices ténébreuses de l’obscurantisme laïcard ne ménagèrent pas leurs persécutions contre ceux qui avaient osé résister. Paradoxalement, de tous les ennemis déclarés de l’Eglise, les seuls qui n’aient jamais tenté la moindre action contre Saint-Nicolas furent… les musulmans. Si on excepte d’ailleurs quelques cas d’agressions individuelles tenant plus du racisme anti-français que du racisme anti-chrétien, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle d’admettre que l’Islam n’a jamais manifesté d’hostilité à notre égard en France. Mieux, nos manifestations pour la vie ont reçu un accueil plein de sympathie dans le quartier arabe de Barbès. Rien ne dit que cela durera, mais pour le moment, les faits – fort têtus – sont ainsi… La toute première vague de persécution vient, bien évidemment, des autorités religieuses en place sous la houlette du sinistre Marty, archevêque conciliaire de Paris. Le 3 mars, à 4 heures du matin, les conciliaires envoyèrent par un vitrail un gaz d’ordinaire réservé à l’élimination des taupes dans leurs galeries. Le jour même, l’Eglise était définitivement libérée suite à « la bataille de la sacristie » où les catholiques, dont une nette majorité de dames refoulèrent non pas en enfer Satan et les autres esprits mauvais mais plus simplement dans le presbytère le sinistre Amorgathe et ses sbires, ce dernier montrant que, s’il maîtrisait mal le latin, il possédait parfaitement le langage ordurier en vogue dans les bas quartiers. Il y a du Dismas chez Amorgathe, mais celui d’avant la croix… Puis, devant l’échec de la méthode forte, Marty joua dans le registre sournois : il envoya Jean Guitton, qui – sous prétexte qu’il était fât comme un dindon sentencieux – pensait manier la plume, afin de proposer un « échange » à Mgr Ducaud-Bourget : si les tradtionnalistes évacuaient Saint-Nicolas-du-Chardonnet, on leur donnerait la basilique de Marie-Médiatrice. La providence divine éclaira le vieux prélat qui refusa : cette basilique était éloignée de tout. De plus, le quartier où elle est située dans le 19e arrondissement, est devenu un véritable coupe-gorge. Donc, les catholiques resteraient à Saint-Nicolas… Marty alla même jusqu’à faire le siège de Jean-Paul II. Le Janus à la tiare lui demanda si les catholiques priaient dans cette église. « Pour prier, ils prient avec ferveur » lâcha le cardinal. « De quoi vous plaignez-vous ? Laissez-les prier… », répondit l’occupant du trône pontifical en guise de fin de non-recevoir…
Une fois les conciliaires calmés par celui qu’ils revendiquent comme chef, d’autres prirent le relais. Les Juifs d’abord dont les éléments réputés extrémistes, mais dont les « passerelles » avec les institutions communautaires ont la taille du pont de Tancarville, placèrent une bombe dans Saint-Nicolas-du-Chardonnet quelques heures avant la messe de minuit 1978. Ce fut la seule action directe, les institutions communautaire prenant les choses en main avec comme point d’orgue un procès intenté par la LICRA contre Mgr Lefebvre et des campagnes de haine cathophobe incessantes dans la presse juive, Marianne appelant même à l’incendie de l’église (sans cependant préciser si, selon la tradition républicaine inaugurée au Lucs-sur-Boulogne le 28 février 1794, les femmes et les enfants seraient brûlés vifs dedans…). Le gouvernement s’en mêla également, et pas seulement avec le vol des dons des fidèles à la Fraternité Saint-Pie X qui rejoindront dans la liste des ignominies gueusardes les spoliations de 1789-1794 et le milliard volé aux catholiques en 1905… En 1989, le Ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, lance une offensive assez sournoise. Il mandate un sieur Brisacier, du service des cultes du ministère de l’Intérieur, pour se rendre à l’étape de Gallardon du Pèlerinage Paris-Chartres (les ralliés) le dimanche de Pentecôte 1989. Son but : convaincre Bernard Antony d’aider la police politique à prendre d’assaut Saint-Nicolas-du-Chardonnet contre l’attribution officielle de celle-ci à la Fraternité Saint-Pierre. Bernard Antony est Gascon, c’est-à-dire qu’il réagit vivement, à la « Marty Mc Fly ». « Monsieur, vous êtes un salaud (décidément, Thierry Rolland fait des émules, mais après tout, n’était-il pas de l’OAS ?) et je vous demande de quitter les lieux immédiatement ! ». Brisacier s’en tire bien : Henri Tincq s’était fait botter les fesses (au sens réel du mot) à l’aérogare d’Orly pour avoir écrit des choses aussi déplaisantes que fausses sur l’affaire des cinémas quelques mois plus tôt… Ce sont dans ses excès qu’on l’aime, Bernard.
Le vicaire conciliaire de Saint-Séverin, Jean-Robert Armogathe, montra en quelques phrases le vrai visage de la secte conciliaire, bouffie d’orgueil et de haine, totalement dénuée de charité chrétienne, voire même de foi tout court. Le 5 mars 1977, voici comme « ce grand chrétien », « l’un des prêtres les plus remarquables de la jeune génération » comme l’écrivait le quotidien bourgeois Le Figaro, qualifiait les catholiques de « secte à la traîne de la réa ction », propos on ne peut plus communiste ! Et d’en rajouter : « on reconnaît des membres d’organisations d’extrême droite, connues pour leurs violence dans les universités et les grandes écoles. Sous des noms divers, c’est toujours le même regroupement des forces néo-fascistes : leur racisme, leur antisémitisme, leur culte de la violence sont bien loin de l’idéal évangélique. Et puis ce sont là des nostalgiques de la collaboration, des guerres coloniales, de l’OAS. Ils gardent l’âcre souvenir des barricades d’Alger et rêvent d’une revanche sur mai 1968. Il suffit de les regarder ». Même L’Humanité n’alla pas aussi loin dans l’abjection. Mais il est vrai qu’Armogathe était – pour se replacer dans l’époque – aussi catholique que Cohn-Bendit allemand… Il a donné la preuve fin 1998 dans Le Figaro (décidément) qu’il n’était pas catholique en niant l’authenticité et la vérité des Evangiles, notamment celui de Saint Matthieu, ce qui fait qu’il viole délibérément l’encyclique Humani generis de Pie XII. Même l’abbé Laurentin, hier chaud partisan de Vatican II aujourd’hui sur la voie de la repentance, s’en indigna et confirma que Saint Luc (historien formé aux méthodes des Grecs) et Saint Matthieu étaient de véritables témoins et leur récit historiquement vrai.
Trente après, l’histoire a rendu son jugement : pour les 25 ans de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, en 2002, l’Abbé Christian Bouchacourt dressait le bilan d’un demi-jubilé : 3000 baptêmes (dont ceux de 3 de mes enfants), 535 mariages (dont le mien), 1606 convois (c’est-à-dire messes d’enterrement) et 3683 confirmations. Chaque dimanche, 5000 paroissiens assistent aux 6 messes de ce jour. En 2002, la moitié des fidèles de la paroisse avaient moins de 33 ans, c’est-à-dire nés avant 1969, date d’imposition des fausses messes. Pour essayer de « contrer » Saint-Nicolas, les conciliaires ont été forcé de remettre au goût du jour les processions qu’ils avaient supprimées pour ne pas en laisser le monopole aux catholiques : Fête-Dieu et Assomption. Alors que les messes catholiques étaient bannies de la capitale, le cardinal conciliaire Aaron « Jean-Marie » Lustiger les a rétablies dans deux églises, pensant vider Saint-Nicolas, en vain. L’église de la rue des Bernardins chantée par Jackie Quartz (la rue, pas l’église…) ne désemplit pas, et ce, malgré que le nombre de lieux de cultes catholiques en Ile-de-France soit passé de 1 à 21 en 30 ans, même si Tradiland est très provincial puisque la région-capitale qui représente 20 % de la population hexagonale ne regroupe que 6 % des lieux de cultes catholiques. Il y avait, au 1er janvier 2007, 327 lieux de cultes catholiques traditionnels en France métropolitaine, seuls 6 départements de province en étant privés (Alpes de Haute Provence, Ardèche, Ariège, Creuse, Lozère et Meuse) : 12 en Nord-Pas-de-Calais, 11 en Picardie, 21 en Ile-de-France, 7 en Haute-Normandie, 11 en Basse-Normandie, 22 en Bretagne, 26 en Pays-de-Loire, 14 dans le Centre, 12 en en Bourgogne, 6 en Champagne-Ardennes, 5 en Lorraine, 6 en Alsace, 7 en Franche-Comté, 26 en Rhône-Alpes, 15 en Auvergne, 5 dans le Limousin, 17 en Charentes-Poitou, 24 en Aquitaine, 18 en Midi-Pyrénées, 24 en Languedoc-Roussillon, 33 en PACA, 2 en Corse.
Lorsqu’on relit les témoignages vieux de trente ans, on s’aperçoit que l’on vivait à une autre époque. Parmi les soutiens à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, on comptait deux académiciens : Jean Dutourd et Michel Droit, trois écrivains de première importance ou publiés par des éditeurs officiels : Jean Raspail, Jacques Perret et Michel de Saint-Pierre (membre de la LICRA !), un acteur connu : Jacques Dufilho, un universitaire de premier plan : l’économiste Jean Fourastié, le père de l’expression « Trente Glorieuses ». Dans son numéro du 22 avril 1977, Le Monde, alors notoirement marxisant, publiait néanmoins une lettre très émouvante d’une paroissienne qui disait notamment ceci : «Mariée depuis 10 ans, j’ai 33 ans. Trois enfants : 9,8 et 5 ans. Un loyer à Paris qui pompe la moitié du salaire de mon mari. Un appartement « tout à refaire » : on s’est engagé à le refaire nous-mêmes… Loyer moins cher. Avec quel argent pourrions-nous payer les peintres ? Aucune aide domestique : obligée à un travail à mi-temps de 9 heures à 13 heures pour boucher les trous. Quand je rentre : lessive, ménage, couture, cuisine… et pinceaux. Rien n’est jamais fini. Les enfants sont merveilleux, ils connaissent notre vie dure, ne pleurent pas trop et rangent assez. Une belle-famille très catholique mais conciliaire, c’est-à-dire qu’elle nous a rejetés quand elle a vu notre foi de toujours… Chassés de la maison de famille, mari menacé de cécité, moi d’obésité… Tous les sacrements et messes suivis dans le concile. Grande solitude. Parfois envie d’entrer dans une église, de s’asseoir un peu au fond quand on a le cœur qui déborde de larmes, mais églises nues, froides, glaciales… Vicaires intellectuels : « Faut vous en sortir… » On ne manque pas de courage, mais la vie vous coince… « Faut penser au tiers-monde ».On y pense, on l’aime… mais qui, en France, pense à son voisin de France ? Le tiers-monde est une bonne conscience de catholiques égoïstes. Puis le paradis revenu à Saint-Nicolas. J’y ai pleuré une demi-heure la première fois, au fond, à gauche…Il y avait du monde, on ne me voyait pas, le Bon Dieu m’a consolée, j’ai prié comme jamais. Il m’a redonné du courage, l’espérance de la vie éternelle. Pauvre moi ? Quand je peux aller à Saint-Nicolas ! Malheureuse ? Quand je peux aller à Saint-Nicolas ! Seule ? Je me sens meilleure, je repense à mon ange gardien, je voudrais soulager les pauvres… ».
Trente ans après, de telles choses seraient-elles possible ? L’extrême gauche a totalement cadenassé le milieu culturel. Les écrivains de sensibilité catholique, c’est-à-dire non-conciliaire, existent toujours, peut-être même plus nombreux qu’avant. La source de talent n’est pas tarie, elle a tout simplement été bouchée, interdite de séjour, confinée dans un ghetto, réduite aux samizdats, comme ceux se réclamant de la droite nationale. Depuis 1981, le talent n’a plus l’ombre d’une importance : ce qui compte, ce sont les opinions politiques. Et ceci est valable aussi bien dans la culture que dans l’emploi, le logement, voire l’attribution des aides sociales. Plus aucune personnalité de moindre envergure n’oserait se compromettre avec les « impurs » religieux ou politiques sous peine de se voir elle-même chassée. Et les rares qui s’y sont risqués l’ont payé de leur carrière proportionnellement à la marxisation du milieu où ils oeuvraient : si les propos courageux de Daniel Guichard sur les persécutions scolaires des enfants d’élus FN ne lui ont valu que la haine d’Elie Seymoun, haine qu’il partage désormais avec Dieudonné M’Bala M’Bala qui, admettons-le, a plus surpris ses ennemis (j’en fus) que ses fans ; une carte d’anniversaire dessinée pour le compte du FN a fait du dessinateur de BD Mic Delynx (le père de l’irrésistible Jungle en Folie et mon modèle, le brave docteur Potame « rigoureusement spécialisé en n’importe quoi ») un mort-vivant professionnel. Pour quelques dessins dans la presse impure, Eric Ascensi a failli connaître le même sort. Je cite ses propres paroles : « Je traînerai toute ma carrière une erreur de jeunesse : celle d'avoir dessiné pour 'Minute'. J'y ai perdu des amis et quelques contrats. Mais je n'avais qu'à faire attention où je mettais les pieds. J'espère aussi que mon exemple servira d'autres jeunes dessinateurs qui, par appât du gain, nécessité ou opportunisme, seraient tentés de frayer avec la droite la plus nationaliste ». Tout est dit. La lâcheté mène le monde depuis que les coqs chantent…
Cette exclusion a tout de même eu un gros point positif : les métèques ont appris à se passer de l’état et ont créé leurs maisons d’éditions, leur réseau de distribution, leurs écoles, leurs universités, leurs agences pour l’emploi, leurs associations caritatives… la suite logique de tout ceci étant à long terme ni plus ni moins que la création de toutes les structures étatiques et donc ni plus ni moins qu’un état, un pays par nous pour nous. Même qu’avec les permanents du Paquebot, on a déjà les fonctionnaires… En 1977, les catholiques avaient été chassés de leurs églises, aussi, ils se virent obligés d’en libérer une avec le résultat et le succès que l’on sait. Trente ans après, le combat s’est déplacé : les catholiques sont devenus un peuple à part entière, les Tradilandais, étrangers dans ce qui, en 1977, était encore leur pays. Certes, ils ont de petits ghettos dans les principales villes de France, mais l’épée de Damoclès pend au-dessus de leurs têtes : la municipalité d’extrême gauche qui tient Paris, même si elle va probablement perdre la mairie dans quelques mois, pourrait vouloir réaliser « un baroud d’honneur » pour conclure une mandature de brimades, la République laïque peut à tout moment passer à la persécution ouverte avec fermeture des écoles voire emprisonnement des parents et placement des enfants en «camps de rééducation » de la DDASS. Nous avions un pays, nous rêvions d’une église ; nous avons les églises, nous rêvons d’un pays. Une génération plus tard, c’est pour la libération non pas d’une église mais d’une parcelle de territoire que nous devons nous battre. Retrouver en nous la force de 1977. Nos effectifs ont décuplé, la moyenne d’âge a chuté au même rythme que les revenus se sont taris et la natalité a explosé, alors que le nombre de « mariages mixtes » (Français/Tradilandais) s’est écroulé, preuve de la naissance d’un peuple nouveau.
Maintenant, l’heure est venue de donner à nos enfants un pays qui saura les aimer autant que eux l’aimeront. Nos parents nous ont légué des écoles, des prieurés, des chapelles, à nous de léguer à nos enfants une nation. Ô Dieu Tout Puissant, écoutez la prière de vos enfants, donnez-nous un Moïse qui nous conduit à Canaan, faites-nous sortir de cette Egypte qu’est la République. Je lance cet appel aux électeurs du Front National : comme je le démontrerai dans les éditoriaux des numéros 230, 234 et 235, concluant la campagne présidentielle, la République ne vous aime pas, ne vous a jamais aimé. Même appel lancé à nos frères autonomistes, rattachistes et indépendantistes d’Alsace, de Bretagne, du Comté de Nice, de Flandre, de Normandie et de Savoie : offrez-nous votre appui et votre expérience, à charge de revanche. Et vous les Blacks, vous les Beurs qui avez l’impression d’être rejetés ou manipulés, vous les kemites, vous les muslims. Le peu que j’ai pu dialoguer avec vous m’a appris une chose… vous ne nous aimez pas plus que la République (c’est réciproque monsieur Seba) mais vous au moins vous nous respectez. Vous n’aimez pas la République non plus, et ne la respectez pas. Yo brother, tu la kiffes grave l’occase ? On va lui niquer sa race à la taspé trop bouffonne avec son bonnet de grand schtroumf (traduction en tradilandais pour nos lecteurs : « Mes salutations cher associé. Etes-vous enthousiasmé par l’opportunité d’une conjonction d’intérêts ? Ensemble, nous allons infliger à l’immonde Gueuse au bonnet phrygien des dommages irréparables »). Tremble ô République, Spartacus brise ses chaînes… Pour conclure ce rappel, un petit poème de Mgr Ducaud-Bourget datant du 15 février 1977 : « L’expérience masse et la lourde sagesse / Accablent, mon enfant, une âme sans vigueur. / Toi conserve toujours l’immuable jeunesse / D’un cœur nouveau sans cesse, ignorant toutes peurs ».