Wednesday, August 16, 2006

A propos du Comte de Monte-Cristo


Oui, Alexandre Dumas s’est inspiré d’une histoire vraie pour son roman Le Comte de Monte Cristo. Le véritable héros de cette histoire est un nîmois du nom de François Picaud qui a manigancé une vengeance implacable contre l’homme qui avait brisé sa vie. Même l’abbé Faria a réellement existé, même si en réalité, il s’agissait d’un abbé italien. Tout commence en 1807. Un jeune cordonnier nîmois installé à Paris, François Picaud, est fiancée à une riche jeune fille prénommée Thérèse. Il annonce à ses amis qu’il va bientôt l’épouser. Il se trouve que l’un de ses « amis » est le patron d’un estaminet de la Place Sainte-Opportune à Paris, nîmois comme lui. Cet homme, du nom de Mathieu Loupian, convoitait la dot de la jeune fille. Sous prétexte de « faire une bonne blague », il dénonça Picaud à la justice impériale comme « agent anglais ». Mis au secret, enfermé au château de Fénestrelle, Picaud ne sera libéré qu’en 1814, lors de la première abdication de Napoléon. Ils étaient quatre personnes a connaître les véritables raisons pour lesquelles Picaud avait été incarcéré : Loupian et ses trois amis nîmois : Gervais Chaubart, Guilhem Solari et Antoine Allut. Ce dernier refusa tout net de s’associer à cette « plaisanterie » qu’il jugeait de mauvais goût. Quand Picaud sortit de prison, il retourna à Paris et apprit que brisée par le chagrin, Thérèse s’était résignée à épouser Loupian en 1809. En interrogeant un voisin, il apprit qu’il avait été dénoncé suite à une mauvaise plaisanterie et qu’Allut savait la vérité. Picaud partit pour Nîmes retrouver Allut rentré au pays. Il se déguisa en prêtre et endossa l’identité du respectable abbé Baldini. Pourquoi un ecclésiastique ? Tout simplement parce qu’en prison, Picaud avait rencontré un abbé italien ayant subi une mésaventure semblable à la sienne. Issu d’une richissime famille lombarde qui l’avait trahi, il fit donc de son compagnon d’infortune son seul et unique héritier. Picaud acheta la confession d’Allut contre un diamant d’une valeur de 50.000 francs-or (soit 150.000 €). Une peccadille pour lui : l’héritage de l’abbé, opportunément placé à Hambourg et à Londres, lui avait rapporté la coquette somme de 7 millions de francs-or (21 millions d’€). De retour à Paris, Picaud accomplit une vengeance implacable… Tout d’abord, il endossa l’identité d’un dénommé Prosper et se fit embaucher comme garçon de café dans le splendide établissement des Grands Boulevards que Loupian avait ouvert avec la dot de sa femme. Un jour, on retrouva Gervais Chaubart poignardé à mort sur le Pont des Arts. Sur le manche du couteau, un simple message : « NUMERO UN ». Loupian n’eut pas le temps de porter le deuil de son ami. Quelques jours plus tard, sa fille de seize ans avoue en larmes qu’elle est enceinte. Le père de l’enfant, un jeune dandy, déclare vouloir l’épouser. Le jour des noces, le marié ne vient pas et une lettre est distribuée à chaque invité. Le fameux « jeune dandy » était un galérien évadé… Quatre jours après le déshonneur public de sa fille, Loupian est frappé par un second grand malheur : son superbe café brûle. Il est tout simplement ruiné ! Avec les débris de la dot de sa femme, il ouvre un petit troquet minable. Il ne reste plus que deux personnes qui lui sont fidèles : le « dévoué Prosper » et son ami Solari. Un jour, Solari meurt dans d’atroces souffrances, empoisonné. Sur son cercueil, on trouve un papier : « NUMERO DEUX ». Mais Loupian n’a pas fini de boire le calice jusqu’à la lie. Il lui reste comme motif de fierté deux enfants : son fils et sa fille. Mais le fils a de mauvaises fréquentations… Ses « amis » l’enivrent un soir et il se retrouve impliqué bien malgré lui dans un vol avec effraction. Opportunément prévenue par Prosper, la police se saisit du jeune Loupian qui écope de 20 ans de bagne. Brisé, Loupian père fait faillite… Il va être saisi et emprisonné. Alors Prosper lui propose de lui éviter la faillite frauduleuse. Mais il fixe son prix : il déshonorera une seconde fois la fille Loupian. Celle-ci accepte pour sauver son père. Pas pour longtemps. Alors qu’il errait dans le jardin des Tuileries méditant sur son funeste destin, Loupian tombe nez à nez sur un spectre venu du passé… Il voit devant lui Prosper qui lui susurre… « Loupian, reconnais moi… Loupian, souviens-toi… Tu ne te rappelles pas ? 1807… Tu seras mon NUMERO TROIS ! » Et Loupian reconnais enfin François Picaud sous les traits de Prosper. Celui-ci le poignarde alors en plein cœur. Picaud est vengé. Il ne sera pas le seul. Il vient à peine d’en finir avec Loupian qu’il est à son tour assommé. Il reprend connaissance dans une carrière, ficelé comme un saucisson. Devant lui, Allut. Allut qui est en fuite. Arnaqué par le bijoutier à qui il avait vendu le diamant, il n’avait rien trouvé de mieux à faire que de l’assassiner. Maintenant, il veut la fortune de Picaud. Ce dernier devra lui verser 25.000 francs par repas (75.000 €). Or, le lendemain, Picaud est devenu fou. Ivre de rage, Allut le tue puis s’enfuit en Angleterre. Il mourut dans la paix de Dieu en 1828. Un ecclésiastique anglais recueillit sa confession signée et l’envoya au Préfet de Police de Paris. L’archiviste de la préfecture, Jacques Peuchet, retrouva le récit et le publia dans ses mémoires sous le titre Le Diamant de la vengeance. Alexandre Dumas s’en inspira beaucoup pour Le Comte de Monte Cristo. Alexandre Dumas n’a eu besoin de chercher bien loin l’inspiration du nom de Monte Cristo. Il s’agissait tout simplement du nom de la propriété de son grand-oncle, le marquis Charles Davy de la Pailleterie (le vrai nom de famille des Dumas).

1 Comments:

Anonymous laetimeg said...

Merci pour ces précisions! On a du mal à connaître les sources d'inspirations de ce fabuleux roman!!
Pour moi, c'est d'ailleurs, mon livre favori!!
je le lirai, le relirai,...
ça regroupe de l'avanture, de l'évasion, de l'amour, de la vengeance, du désepoir, de la trahision, de la déception...je pense qe l'on passe par toutes les émotions humaines!!!

3:04 PM  

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