Wednesday, August 16, 2006

A propos de Bastien-Thiry

Nous avons notre mémoire. Parmi nos héros et nos martyrs, comment ne pas penser au lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry, assassiné sur ordre de De Gaulle le lundi 11 mars 1963 au Fort d’Ivry à 6 heures 42 après avoir été extrait de la cellule 59 de la 3e division de la Santé. Bastien-Thiry était Lorrain, lieutenant-colonel dans l’armée de l’Air et l’inventeur de deux missiles anti-chars, les SS-10 et SS-11. Il avait 36 ans et laissait une veuve et trois petites orphelines, Hélène, Odile et Agnès. L’officier de police responsable chargé du convoiement de l’officier martyr déclarait : « Il semblait enveloppé d’une auréole » (Le Libre Journal de la France Courtoise n°120, 19 mars 1997, page 17). « Un homme est mort qui faisait honneur à la France, percé de balles, une apparence… On ne fusille pas une âme » déclarait Rivarol le 14 mars 1963. Notons que ce policier a eu la décence de refuser d’assister à la fusillade et de faire circuler à coups de matraque par la police les requins de presse écrite et filmée venus se repaître du spectacle. « Son visage était celui d’un enfant doux et généreux » dit de lui Bernard Le Coroller, l’un de ses trois avocats. Rosaire en main, le lieutenant-colonel Bastien-Thiry est mort en voulant abattre le tyran, ce colonel de réserve vaniteux qui fut tour à tour le lâche de Douaumont, l’obscur « riz-pain-sel », le vaincu de Montcornet, le planqué de Londres, le sanguinaire de l’épuration, le déserteur politique de 1946, le conjuré de 1958, le menteur de la Guerre d’Algérie, le bradeur d’Empire, le responsable du génocide harki et de la purification ethnique des Pieds Noirs , le fuyard de 1968 venu pleurer misère dans le giron de Massu et le démissionnaire de 1969. Le Matin avait raison, de Gaulle aurait mieux fait de s’appeler de Galilée.. Parlant de sa victime il lança, avec le répugnant cynisme qui fut son trait de caractère principale (ce que les férus d’astrologie appellent « la face sombre du Scorpion ») : «Celui-là, ils pourront en faire un héros, il le mérite ». Puisqu’on parle de Bastien-Thiry, nos confrères de Rivarol ont donné un scoop incroyable dans leur numéro du 28 février : c’est Marcel Dassault lui-même qui aurait financé l’attentat, peut-être pour se débarrasser d’un président par trop arabophile qui choquait la conscience juive de Dassault. Selon Bastien-Thiry, Giscard d’Estaing aurait également renseigné l’OAS, lorgnant sur le poste de Premier Ministre en cas de mort de de Gaulle et donc arrivée probable de Pompidou à l’Elysée. Il y a quelque part en Algérie une tombe creusée à la sauvette ou un charnier dans lequel repose un corps. Ce corps, c’est celui de l’oncle de ma femme, assassiné par les fellouzes après son enlèvement le 20 juillet 1962. Il y a la douleur d’une mère, celle d’une sœur, qui ne pourront jamais aller fleurir aux Défunts (le 2 novembre) la tombe du disparu et qui savent que le responsable de la mort de cet être cher est due au vieux tyran mégalomane, avide de pouvoir, de gloire et de sang. Un Napoléon sans sa gloire mais avec son sang… Je pense souvent à Jean-Marie Bastien-Thiry, comme je pense à ce jeune milicien bordelais et à ce tireur d’élite allemand qui eurent un instant Charles le dérisoire dans leur viseur. La balle salvatrice n’est jamais partie. Il y a des plaies qui ne se refermeront jamais, tout simplement parce que cela fait quarante ans qu’on y verse vinaigre et sel. Quoi qu’en dise Stasi, il ne peut y avoir de réconciliation avec l’Algérie, tant que celle-ci n’aura pas fait repentance. En fait, la guerre d’Algérie n’est pas finie. Elle ne finira jamais. C’est la guerre éternelle entre le nomade et le sédentaire, entre le commerçant et le producteur, entre le pillard et le guerrier, entre le sémite et l’aryen. La première guerre de l’humanité, qui commença quand Caïn tua Abel. Depuis, ce dernier a fait plus qu’assouvir sa vengeance…

4 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Très bon article sur le lieutenant-colonel thiry

question puis je mettre un lien vers ton blog à partir du mien

2:08 PM  
Blogger Enzo said...

Bien sûr !

2:10 PM  
Blogger Enzo said...

A gauche : "Jean-Marie Bastien-Thiry et son frère Gabriel (ç gauche) 1934"

A droite : "Jean-Marie Bastien-Thiry épouse Geneviève, 1955"

10:58 AM  
Anonymous Anonymous said...

De Gaulle était un con psychorigide et syphillitique c'est entendu. Mais au moins il nous a débarassé de nos colonies et de toutes ces racailles. On y mettra plus jamais les pieds pour notre plus grand plaisir; L'exotique laisse place au poison,toujours. Comme on ne peut pas nucléariser tout ce qui dérange et qui nous regarde d'un oeil torve,apprécions la phrase de Pompidou reprise par Marie-françoise X: " La France est partout chez elle, raison de plus pour ne pas y mettre les pieds! " fin de communication; VGE

1:01 PM  

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