Friday, August 18, 2006

A propos de Leni Riefenstahl

(Légende : affiche des Jeux Olympiques de Berlin. Remporté par l'Allemagne, ces Jeux furent les seuls de du 20e siècle qui ne furent pas remportés par les USA ou l'URSS. Pour la première fois depuis 1900, les USA étaient défaits.)
La cinéaste allemande Leni Riefenstahl est morte à l’âge de 101 ans. Helene Bertha Amalia Riefenstahl est née à Berlin le 22 août 1902 dans un couple mixte (père allemand, mère juive) de commerçants aisés. Pour défier son père sévère, elle prit des cours pour devenir danseuse, mais un accident sur scène à Prague en 1924 mit fin à sa carrière. Protégée par Adolf Hitler et détestée par Joseph Goebbels, elle deviendra la cinéaste officielle du régime sans pour autant prendre sa carte du NSDAP. Grande sportive, elle fit une carrière d’actrice de 1926 à 1930 puis passa de l’autre côté de la caméra. Elle deviendra la cinéaste officielle du Reich avec l’aide d’un adjoint au moins – sinon plus – brillant qu’elle : Walter Ruttmann. Communiste allemand, il se ralliera sincèrement au national-socialisme et mourra en héros sur le Front de l’Est en 1941 (et non pas à Berlin comme on l’écrit parfois par erreur). Son film culte fut bien évidemment Les Dieux du stade, où sa caméra consacrera la renommée mondiale du sprinter noir Jesse Owens qui, selon le témoignage de sa veuve lors de l’inauguration du stade olympique de Berlin en 1984, fut traité comme les autres athlètes par les autorités du Reich alors qu’ il était discriminé au sein même de l’équipe de l’Amérique social-démocrate de Roosevelt… Riefenstahl éprouvait une véritable fascination pour les peuplades primitives d’Afrique, par nostalgie des temps anciens où les peuples germains vivaient dans les forêts dans un style de vie somme toute guère différent… Blanchie par les comités de « dénazification » en 1952, elle se consacra aux documentaires, notamment en réalisant plusieurs films de plongée sous-marine (sport qu’elle pratiqua de… 70 à 95 ans !!!). A sa mort, les bonnes consciences de gauche lui reprochèrent d’avoir travaillé pour Hitler (Le Monde du 10 septembre titre : Leni Riefenstahl, artiste asservie au nazisme ; Libération du même jour titre Riefenstahl, 100 ans de nazitude ». Les mêmes qui trouvent qu’Eisenstein, le chantre de Staline, est digne d’éloges et automatiquement excusé…

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