A propos de Pierre Poujade
Le 27 août 2003, l’ancien député Pierre Poujade, dont le nom de famille restera à la postérité sous la forme « poujadisme », désignant une jacquerie des classes moyennes, est décédé à La-Bastide-l’Evêque (Aveyron) à l’âge de 82 ans. Né le 1er décembre 1920 à Saint-Céré (Lot), il est le fils d’un militant de l’Action Française. Typographe, entré très jeune dans la vie active, il milita aux JPF (les jeunesses du PPF) en compagnie de Maurice Duverger, le futur juriste. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il combattit dans l’aviation anglaise après s’être enfui de France par l’Espagne et en 1945, retourna dans son village natal et devint libraire. Elu conseiller municipal gaulliste en 1953, il lança le 29 novembre de cette année-là à Cahors l’Union de Défense des Commerçants et Artisans (UDCA) avec Frégéac, un forgeron conseiller municipal lui aussi, mais communiste. En janvier 1956, il fit élire 50 députés à l’assemblée sous l’étiquette UFF (Union Fraternité Française). Le système contre-attaqua avec une violence inouïe : un tiers du groupe est invalidé sous des prétextes pour le moins douteux. Poujade est allé jusqu’à s’attirer les foudres de la presse britannique et surtout de la puissante maçonnerie juive, les B’naï B’rith et leur créature française, la LICA (qui n’était pas encore LICRA) qui interdit aux Juifs d’en être membres. L’ancien combattant de la « France Libre » était traité de nazi et d’antisémite. Et pour cause… Nous sommes, rappelons-le, en 1956 et les supermarchés et autres hypermarchés n’avaient pas encore liquidé le petit commerce. L’ennemi principal de Poujade était Edgar Faure, accessoirement avocat de Jean Walter, du trust Mines de Zellidja et bénéficiant du soutien de la banque Worms, tout en étant très lié à un petit état moyen-oriental cher à Madame Lucie Faure, née Meyer… Magistralement démontrée par Henry Coston dans son livre Les 200 familles au pouvoir, la politique de destruction du petit commerce a été planifiée par Pierre Mendès-France, l’homme qui brada l’Indochine pour permettre à ses amis de la Banque Lazard de casser les reins à la Banque d’Indochine suite à l’OPA ratée de… mai 1954 (tiens, tiens…). On comprend mieux pourquoi Poujade dérangeait. En 1958, seuls deux députés poujadistes retrouvent leur fauteuil… sous une autre étiquette : Jean-Marie Le Pen (CNI) et Emile Luciani (UNR). Devenu antigaulliste, il appela à voter Lecanuet aux présidentielles de 1965 avant de revenir dans le giron gaulliste en soutenant Robert Boulin aux législatives partielles de Libourne en 1966. Rallié au régime, il devient vice-président de la Caisse nationale assurance-maladie des travailleurs indépendants puis administrateur de la Caisse Régionale Midi-Pyrénées à partir de 1972. Faisant liste commune aux européennes de 1979 avec le CNI de Philippe Malaux, il appela à voter Mitterrand aux présidentielles et aux législatives de 1981, ce dernier récompensant Poujade par un strapontin au Conseil Economique et Social, sorte de cimetière des éléphants des gloires déchues. Juste retour des choses, c’est un député poujadiste, Robert Pesquet (actuel secrétaire départemental du MNR de la Manche), qui monta le faux attentat de l’Observatoire en 1959.. Pierre Poujade avait appelé à voter Mitterrand en 1988, Chirac en 1995 et Chevènement en 2002.
1 Comments:
Comme quoi qu'il ne faut jamais précipiter la "middle class" vers le bas,spécialité au combien socialo-liberale!
Une société saine est une société comprenant une masse non negligeable de gens gagnant "4 000 fr" (reference a des paroles de maurras a son epoque)qui protégeront de toutes attaques socialistes!
Les pauvres?On les annoblit,devenus nobles,ils se remmettront au travail!
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