A propos de l'amiral Rögge
(Légende : comme Lewinski von Manstein et Milch, les origines juives de Rögge ne l'empechèrent pas de devenir l'un des officiers préférés de Hitler. Il servit le régime avec une fidélité jamais prise en défaut).
D’une haute tenue intellectuelle, cette revue historique non-conformiste dirigée par notre confrère Balbino Katz, donne une large place à l’Allemagne. Pour commencer, un article très intéressant sur le meilleur officier de marine du IIIe Reich, le commandant Bernhard Rogge, un juif fidèle à son pays. Se heurtant à la crasse imbécillité d’un petit apparatchik local, le Kreisleiter (assimilable à un conseiller général) d’Eutin, Rogge demanda la protection du Führer par le biais de l’amiral Räder. Le chef d’état allemand somma le petit chefaillon de canton d’arrêter immédiatement toute forme de discrimination contre Rogge qui avait prouvé qu’il était peut-être juif de religion mais avant tout allemand de cœur. Hélas, l’épouse de l’officier n’avait pas résisté psychologiquement et s’était suicidée… Atterré mais comprenant qu’il avait été victime d’un pauvre abruti, Rogge fut d’une fidélité irréprochable à son pays, comme Milch, comme Lewinsky von Manstein, comme Heydrich, comme les 25 généraux juifs, comme les 150.000 soldats juifs de la Wehrmacht… Né le 4 novembre 1899, volontaire dans la Kriegsmarine de Guillaume II dès l’âge de 16 ans, il devient aspirant de marine sur le Moltke en 1916. Il servit la République de Weimar comme il avait servi le Kaiser et, en 1937, le régime hitlérien lui confia le commandement du plus beau navire à voile du monde : Albert-Leo Schlageter (du nom d’un résistant allemand fusillé par les Français en 1923 dans la Ruhr), qui navigue toujours actuellement (c’est le Sagres de la marine portugaise après avoir été le Guanabara brésilien de 1948 à 1960). Sûr de la fidélité de son officier, Hitler lui confia en 1939 le commandement du cargo Goldenfels qui devait être transformé en croiseur auxiliaire. D’emblée, Rogge sauve son navire en faisant effacer le terme « Hilfskreuzer II » peint en gros sur la coque !!! Rebaptisé Atlantis, le navire prit la mer. Le 22 octobre 1940, il prit le cargo yougoslave Durmitor. L’odyssée de ce dernier et de son équipage de prise jusqu’au port de Warsheik (Somalie italienne) mériterait un livre entier. Le 8 novembre, il s’empare du pétrolier norvégien Teddy mais sa plus belle prise fut sans doute le cargo anglais Automedon capturé le 11 novembre 1940 : dans le coffre-fort du navire, rien de moins que le plan de défense anglais de Singapour, les codes de la marine marchande anglaise, l’organigramme des forces armées anglaises en Extrême-Orient, et une cargaison de valeur : avions et automobiles en pièces détachées, whisky, cigarettes, produits médicaux, microscopes… De sa « base arrière » des Kergelen, l’Atlantis multiplia les missions et y enterra son premier mort : le quartier-maître Bernahrd Herrmann, mort accidentellement le 29 décembre. Le 8 décembre 1940, Rogge apprit que Hitler le faisait Chevalier de la Croix de Fer. En avril 1941, le navire avait coulé ou capturé 16 navires ennemis. Le 17 avril 1941, l’Atlantis attaque par erreur un paquebot égyptien, le Zamzam : n’ayant pas été informé de sa vente à l’Egypte, Robbe avait bien reconnu… le transporteur de troupes Leicestershire qu’il était encore en 1940 ! Bien qu’il n’y a eu que trois blessés graves, l’incident fut médiatisé par un journaliste américain présent à bord, David Scherman. La propagande alliée put ainsi à loisir gloser sur « la barbarie nazie » et prêter à Rogge des crimes imaginaires, comme en 1914-18 et comme en 1945… La croisière de l’Atlantis finit le 22 novembre 1941, quand il fut coulé par le croiseur anglais Dunedin. Rapatrié en Allemagne, Robbe fut nommé contre-amiral en 1943, puis vice-amiral en mars 1945. En 1957, la RFA le rappela, le rétrogradant au grade de contre-amiral mais à sa retraite en novembre 1962, il avait retrouvé ses étoiles et était même devenu le commandant des forces de l’OTAN en Allemagne du Nord. Il s’éteignit couvert de gloire le 29 juin 1982, dans le port de Hambourg…
Aventure de l’Histoire hors-série n°9 – Editions Didro – BP 209 – 91941 COURTABOEUF – 10,95 € port compris
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