Tuesday, August 15, 2006

A propos de Zgoda

(Légende de la photo : "Attendrissante, Dora Radler, 14 ans, pleure sa famille exterminée par les Polonais en 1939. Planifiée dès 1930, l'extermination des Allemands de Pologne sera effective en 1945)

Nous sommes tout à fait d’accord avec les israélites quand ces derniers évoquent l’importance du devoir de mémoire. C’est une valeur à laquelle nos journaux et nos livres n’ont jamais transigé. C’est donc avec joie que nous accueillons tout livre oeuvrant dans ce sens. Le dernier en date s’intitule sobrement Zgoda. Non, ce n’est pas une marque de voitures tchèque prononcée par un Prussien enrhumé. Zgoda fut l’un des plus abominables camp d’extermination de la seconde guerre mondiale. Vous n’en avez jamais entendu parlé ? Ça m’étonne… Ah, j’ai oublié de préciser qu’à Zgoda, ce sont des Allemands qui ont été exterminés. Bizarrement, on est beaucoup moins étonné… Ce livre est l’œuvre de Sepp Jendryschik et est consacré à ce camp de Silésie que j’évoquais dans L’Imposture antiraciste sous son autre nom, Schwientochlowice. Par ironie, Zgoda signifie : concorde en polonais ! 300.000 Allemands sont morts dans les camps d’exterminations polonais dont 8.000 à Zgoda, un journal de Varsovie, peu suspect de philo-germanisme, annonça même 10.000 morts. Le commandant de ce camp, Salomon Morel, avait vu une partie de sa famille massacrée par des Polonais à Grabow en 1942, ce en quoi, il se vengea sur les Allemands. Comme l’a découvert son frère de race John Seck, Morel n’avait jamais été incarcéré à Auschwitz comme il le prétendait. Morel est actuellement réfugié en Israël avec sa fille, il ne sera bien sûr jamais extradé. Divisé en trois parties, ce livre recueille les témoignages bouleversants des survivants de cet enfer pire que les camps nazis, où le typhus, la faim et les tortures provoquèrent des dizaines de morts chaque jour. Le camp des femmes était dirigé par la propre maîtresse de Morel, jamais en retard d’une idée cruelle comme obliger les jeunes femmes détenues à s’exhiber devant des gardiens (tous polonais, Dieu sait que j’aime la Pologne, mais il y a des vocations de kapo tenaces…) ou même de les obliger à se dévêtir puis ensuite brûler leurs vêtements… Les détenus hommes étaient traités encore plus durement. Un ancien prisonnier politique de Hitler déclara : « Mieux vaut dix jours dans un camp nazi qu’un seul jour ici ! », alors qu’un ancien membre du Zentrum ajoutait : « A côté d’ici, Auschwitz est un paradis ! ». Une cinquantaine de témoignages, écrits tant par des hommes que par des femmes, raconte ce que fut le calvaire de ces hommes, ces femmes, parfois même ces enfants, torturés de manière ignoble pour le seul crime d’être Allemands… Finalement, les Alliés ne valaient pas mieux que le camp d’en face.

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